L'Egypte ancienne est au coeur de l'ile et de la polémique sur la gigantesque statue ; voici un petit tour des différents dieux égyptiens qui pourraient être liés à l'Ile.
AMON
Amon est l’une des principales divinités du panthéon égyptien. Son nom « le Caché » ou « l’Inconnaissable », traduit l’impossibilité de connaître sa « vraie » forme, car il se révèle sous de nombreux aspects. Il est Imen achâ renou, « Amon aux noms multiples ».
Sous la forme d'une oie, l’un de ses animaux symboliques, il pondit l'œuf primordial d'où sortit la vie. Sous la forme d'un serpent, il fertilisa l'œuf cosmique façonné dans les Eaux primordiales. Les textes des pyramides le mentionnent parmi les divinités protectrices du roi défunt et, au Moyen Empire, il prend une place prépondérante dans la région de Thèbes, où il finit par supplanter Montou. Les théologiens thébains lui assignent une nouvelle parèdre, Mout, et un fils, le dieu lunaire Khonsou, avec lesquels il forme la triade thébaine.
Sa figuration traditionnelle est celle d'un homme coiffé de la couronne portant deux hautes plumes verticales, les chairs peintes en bleu[4]. On le représente également la peau brune, plus rarement, ou noire, d'où son assimilation à Min, le dieu de Coptos.
Il est associé à l’oie-smn, sans doute par analogie phonétique, et au bélier-šft. Ainsi, devant l'entrée de son temple de Karnak s'étend une allée de sphinx criocéphales (ou criosphinx), symboles de sa puissance procréatrice. Il est aussi mis en rapport avec le dieu de Coptos sous le nom Amon-Min dans lequel il s'incarne en divinité de la fécondité. À côté de cet Amon dynastique, inaccessible au commun des mortels, il existe un Amon ressenti comme moins distant et prêtant une oreille attentive aux pauvres, aux malades et aux femmes enceintes, qui peuvent l’approcher lors des grandes festivités religieuses.
À partir de la XIe dynastie, il s’impose comme dieu dynastique, et l’avènement des Amenemhat ( « Imen est en tête ») de la XIIe dynastie fera de lui le roi des dieux, « seigneur des trônes du Double Pays ».
Pendant la XVIIIe dynastie, Amon devient la divinité nationale par excellence, l’unificateur de l’Égypte qui a permis la victoire d'Ahmosis sur les envahisseurs Hyksôs. Il est alors associé à Rê, dieu Soleil d’Héliopolis, et devient le dieu cosmique Amon-Rê, « l’éternel, le seigneur de Karnak, créateur de ce qui existe, maître de tout, établi durablement en toutes choses[3] ».
ANUBIS
Anubis est le dieu de la momification, patron des embaumeurs et gardien des nécropoles.
Il existe deux représentations distinctes du dieu Anubis : l'une sous forme de canidé allongé et l'autre sous la forme d'un homme à tête de canidé. Dans les deux cas, la partie canine est noire, couleur symbole de renaissance pour les Égyptiens de l'Antiquité.
Anubis semble être le fruit des relations illégitimes entre Osiris et sa sœur Nephthys (épouse de Seth). Cette dernière, craignant le courroux de son époux, cacha sa progéniture dans les marais. Bien qu'elle connaisse l'infidélité de son mari, Isis (épouse d'Osiris) recueillit l'enfant, l'éleva et en fit l'un de ses plus fidèles alliés. Après que Seth eut tué Osiris et éparpillé ses restes, Anubis aida Isis et Nephthys à reconstituer son cadavre et présida à la première momification.
Dès l'Ancien Empire, Anubis préside la cérémonie de l'embaumement et celle de l'ouverture des yeux et de la bouche, répétant ainsi le miracle qu'il avait accompli pour Osiris. À partir de la Ve dynastie, il est supplanté dans cette tâche par Osiris et en devient l'assistant.
Sur les murs des premières mastabas, c'était à lui, et non encore à Osiris, que le défunt adressait ses prières pour la survie de son corps après la mort. On retrouve souvent à l'entrée des hypogées, deux Anubis sous formes de canidés allongés face à face, faisant office de barrière contre les forces du mal cherchant à perturber le repos éternel du défunt. Dans le texte des pyramides, il est le guide qui conduit le défunt à travers le royaume des morts jusqu'à la salle des deux Maât, le présente au tribunal divin et veille au bon déroulement de la pesée du cœur (la psychostasie). Également souverain des morts, il est rapidement supplanté dans ce rôle par Osiris qui assimilera petit à petit la plupart de ses prérogatives importantes et qui finit par en faire un dieu de second plan. Il devient le gardien des portes du royaume des morts et se voit parfois représenté avec une clef à la main sous sa forme anthropomorphe ou fixée à un collier sous sa forme canine.
RE
Rê ou Ra est le dieu du disque solaire dans la mythologie égyptienne. Il devient la divinité principale sous l'Ancien Empire. Il est souvent représenté avec une tête de faucon sur laquelle est posée le disque solaire protégé par le cobra dressé. Assimilé à Atoum, le dieu d'Héliopolis, il est le créateur de l'univers.
Le dieu Rê était également fortement associé au jour de l'an[2]. Le I Akhet 1, jour de l'an égyptien, était l’occasion d’une « fête de Rê » selon un papyrus et un ostracon d’époque ramesside, et selon deux autres papyrus, il s’agissait du jour de sa naissance. Mais déjà, dans les textes des Pyramides, Rê était considéré comme « le maître de l’année ».
D'après la mythologie, suite à un long règne exercé directement sur sa création et les hommes, il devient vieux et fait face à leur rébellion. Sa fille Tefnout les réprime, mais désormais vulnérable il décide de gagner le ciel. Il la rappelle à lui et elle se transforme alors en la vache céleste Hathor devenant la voûte céleste destinée à porter en son sein la barque solaire et son cortège divin désormais symbolisé par les étoiles
Rê voyage chaque jour à travers le ciel à bord de sa barque sacrée (parcours du Soleil), et chaque nuit aux travers des mondes souterrains (les enfers). Chaque lever de soleil était une victoire remportée par Rê sur les « forces des ténèbres ». Peut-être est-ce là l'explication apportée par les Égyptiens aux phénomènes d'éclipses du Soleil, qui seraient autant de défaites momentanées du dieu sur les ténèbres.
Les « forces des ténèbres » sont représentées par le serpent Apophis, qui cherche chaque nuit à déstabiliser la barque solaire et à avaler le monde pour le plonger dans les ténèbres. Rê est épaulé dans son combat par Seth, divinité guerrière particulièrement crainte. C'est l'un des rares mythes où Seth a un rôle positif, et les pharaons qui le prendront comme dieu protecteur n'auront de cesse de le rappeler.
Pharaon, après sa mort, prend place sur la barque de Rê pour rejoindre le royaume des morts.
SOBEK
Sobek est un dieu à tête de crocodile, dieu de la fertilité.
Il est le fils de la déesse aquatique Neith et du dieu du Senuy.
Il est parfois représenté sur la barque solaire en train de terrasser le serpent géant Apophis, personnification du chaos, monstre essayant d'engloutir le Soleil. Ce rôle de protecteur de la barque solaire est aussi attribué à la déesse Sekhmet ou bien encore au dieu Seth.
TAOUERET/THOUERIS
Taoueret est la déesse au corps d'hippopotame et à la gueule de crocodile, elle se dresse sur ses pattes arrières de lion et dans ses pattes avant, en forme de mains humaines elle tient le signe hiéroglyphique signifiant protection. Représentée appuyée sur l'Ânkh, la déesse symbolise à la fois la fécondité et la férocité de la mère défendant sa progéniture.
Elle est la déesse protectrice de l'accouchement. Sa représentation a deux buts. Tout d'abord effrayer les mauvais esprits et les tenir ainsi éloignés de l'enfant à naître. Puis, après l'accouchement, ses seins généreux assurent un bon allaitement.
Les femmes enceintes portaient souvent des amulettes à son effigie pour se protéger du mauvais sort. La déesse elle-même est souvent représentée portant l'amulette Sa, le symbole de la protection.
En tant que protectrice de l'accouchement, elle est souvent associée au dieu Bès, dont elle partage certaines fonctions.
Taouret est également un symbole de fécondité